Une taverne située dans le quartier pittoresque... mais qui reste vide. |
Pourquoi ?
Le
coût des loyers commerciaux ? Un manque d’attractivité de la ville ?
Un statut d’indépendant peu favorable ? Des problèmes de mobilité ?
Une image « négative » de la ville qui a la dent dure à
l’extérieur ?
Et
au niveau des logements, pourquoi si peu d’initiatives ? Quelle est la
cause ? L’exiguïté des parcelles, des îlots intérieurs sans verdure ni
jardins, avec des vis-à-vis oppressants? L’état de vétusté des bâtiments ?
Des façades étroites où il n’est pas possible d’aménager d’accès séparé entre
le commerce et les étages ? Un coût des loyers disproportionné en rapport
avec les standards proposés en périphérie ? Trop de nuisances de
voisinage ?...
Ou bien un manque
d’initiative, l’absence d’un véritable projet de vie en ville ?
Mais par où commencer ?
Car
pour favoriser une vie au centre-ville, il faut des commerces mais également
des logements et donc des espaces publics pour ceux qui n’auront pas de jardin.
Il faut des jeunes gens qui habitent dans un studio le temps de s’installer
dans la vie, des personnes âgées qui ne souhaitent plus entretenir un grand
jardin et qui sont heureuses avec un appartement où elles peuvent recevoir
leurs petits-enfants, des employés qui travaillent dans les commerces et
diverses administrations que la ville abrite, des étudiants qui mangent un
sandwich sur le temps de midi, mais également des familles qui partent le matin
conduire leurs enfants à l’école à pied, qui achètent le journal au passage à
la librairie du coin… sans devoir
prendre une voiture pour se déplacer.
Pour
développer une politique intégrée de gestion du centre-ville, il faudrait
développer et soutenir le commerce, mais également initier du logement,
réinventer la mobilité, créer des espaces publics…
Ne faudrait-il pas une sorte
d’échevinat « de l’urbanité », spécifiquement dédié aux politiques de
la Ville, un véritable chapeau des multiples acteurs du centre-ville et de ses
utilisateurs, qu’ils soient commerçants, habitants, étudiants, touristes… Ou
encore initier une nouvelle démarche de type « rénovation urbaine »
avec un périmètre et des objectifs nouveaux ? En effet, Arlon dispose d’un
périmètre de rénovation urbaine depuis 1975 (modifié en 1985), notamment pour
l’achat, la démolition et la reconstruction de l’îlot Vierge Noire… Si les
objectifs de reconstruction ont été atteints, la qualité de vie de l’ensemble
du quartier en est-elle pour autant
assurée ? Un projet plus global n’est-il pas dorénavant
nécessaire ?
Et
comme l’argent est le nerf de la guerre, pourquoi ne pas commencer par taxer
les bâtiments inoccupés de longue date, comme d’autres villes de Wallonie le
font ? Pourquoi ne pas proposer une fiscalité avantageuse pour ceux qui
rénovent et habitent le centre-ville ? Est-il encore normal qu’aujourd’hui, le revenu cadastral
d’une petite maison de la place de l’Yser, à rénover intégralement, soit presque deux fois plus élevé que celui
d’une ample ferme restaurée, avec un précompte immobilier
et des frais d’enregistrement plus importants ?
Il
appartient aux futurs élus de notre ville de décider de son avenir : une
ville de passage, une ville-dortoir ? Ou bien une ville qui vit, tout
simplement et dont on est fier… Et de se doter des moyens nécessaires…
Rue
Porte Neuve, une maison abandonnée, ouverte à tous vents. |
D’autres villes l’ont fait !
Un schéma directeur pour une politique active de
rénovation urbaine !
« Depuis 1996, le quartier
Saint-Léonard (Liège) bénéficie d’une politique active de rénovation urbaine
(ZIP-QI). Elle permet de répondre à des
problématiques en matière d’aménagement du territoire et de logement dans le
quartier. Le schéma directeur, fruit d'un long processus de consultation mené
avec les différents acteurs du quartier, est approuvé par le conseil communal
en 1997 et va servir de fil conducteur pour les différentes opérations
réalisées dans le quartier.
•
Un projet de quartier élaboré d’une façon
participative avec un bureau d’urbanisme (AURAL) et l’équipe de la Boutique
urbaine de la Ville de Liège. Il définit des objectifs stratégiques et des
actions à mener aux niveaux physique, économique et social.
Le projet de quartier est traduit en schéma directeur, c’est-à-dire un plan
d’implantation des actions.
• La reconnaissance comme ZIP-QI permet
à la commune d’obtenir des subsides spécifiques et aux habitants
de bénéficier d’aides accrues en matière de logement.
• Une commission de rénovation urbaine, composée des mandataires publics, de représentants des
associations et des habitants, accompagne le processus de rénovation urbaine.
Un règlement communal précise sa composition et son mode de fonctionnement. La
commission donne son avis concernant les opérations de rénovation en cours.
• Un chef de projet assure la coordination générale du processus de rénovation
urbaine du quartier. Il doit entreprendre toute démarche utile pour permettre
le financement et la mise en œuvre des projets du schéma directeur. »
De pudiques autocollants masquent les
vitrines d'un immeuble du piétonnier, complètement dégradé par les infiltrations d'eau et les pigeons. |
Auteurs :
Cécile Francescangeli et Gudrun Smalle
Très bel article, beau travail, bravo les filles... j'espère que cela donnera des idées à nos élus et citoyens !
RépondreSupprimerVous avez résumé en quelques très belles lignes (enfin, plus que cela) toute la problématique du Centre-Ville d'Arlon. Rien à rajouter !
RépondreSupprimerEnfin, si ! A qui la faute de l'état déplorable de notre Centre ? Segmentations des projets et travaux ; manque (absence ?) de communication avec les citoyens et vers l'extérieur ; vision politique de long terme inconnue ;...
RépondreSupprimerLe 14 octobre, ce sera peut-être l'occasion d'arrêter le délitement de notre ville.
Nos élus délèguent leurs pouvoirs et leurs responsabilités à des ASBL du style "gestion centre ville" ,se déchargeant ainsi de tout travail effectif sur le terrain.
RépondreSupprimerAu final ,le contribuable paye 2 fois pour un service totalement inefficace.
Et le paradoxe est que plutôt que de rénover et de se concacrer à tous ces immeubles vides ou en très mauvais état, la ville et les entrepreneurs préfèrent construire de nouveaux immeubles ou pseudo "éco-quartiers" ... avec des loyers beaucoup trop élevés.
RépondreSupprimerexcellent cet article...super travail. J'espère que nos édiles le lirons et en tirerons une leçon ( ce dont je doute, vu le manque d'intérêt de ceux=ci pour cette problématique).
RépondreSupprimerIl est plus que temps qu'Arlon se réveille, elle a un tel potentiel
Complétement d'accord. Mais à qui voter alors?
RépondreSupprimerExcellent article! C'est triste, mais on pourrat faire app le même analyse à niveau culturel...
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