lundi 31 décembre 2012

Réflexions subjectives sur le conseil communal du 12 décembre [II]

Tout d’abord, je pense que l’automobile — on aurait dû plus justement l’appeler « l’egomobile »* — fait partie des inventions les plus crétines de l’espèce humaine (ou plutôt sa fainéante incapacité à la dépasser ou à la déclasser).
Ceci dit et puisqu’elles sont là, il faut bien les gérer ces tacots pas si mobiles que cela puisqu’elles sont à l’arrêt 94 à 96 % de leur durée de vie**. Et la balance est difficile à équilibrer entre deux plateaux antagonistes : 
  • celui des automobilistes qui ne trouvent pas à se garer, par exemple des consommateurs, des commerçants ou des résidents;
  • celui des victimes d’un stationnement anarchique, par exemple des piétons, des cyclistes, des motocyclistes mais aussi des commerçants ou des résidents.
Cette problématique n’est pas récente. Il suffit de relire le Vivre à Arlon de février 2003 : « Le Collège des Bourgmestes et Echevins est conscient des difficultés actuelles relatives au parcage dans le Centre-Ville. Il demande cependant un peu de patience, de compréhension et de civisme. Des solutions se précisent (place Didier, place Léopold, etc.). » Cependant, il y a une dizaine d’années, le centre-ville d’Arlon recelait quelques friches qui servaient de lieux de parcage. 


L'opération de revitalisation urbaine de l'Espace Didier à Arlon.
http://www.lema.ulg.ac.be/urba/Cours/Cas/0910/Arlon_brichet.pdf
La réhabilitation de ces zones a fait basculer les plateaux de notre balance. Il ne fallait pas être un grand visionnaire*** pour comprendre que :

Moins de parking + plus de voitures = gros souci

La première étape du processus a été, en effet, un manque d’emplacements qui a eu pour effet de décourager le consommateur périurbain. Mais c’est la seconde étape qui nous fait pénétrer dans le cercle vicieux : celle de la disparition de commerces qui ont souffert du manque de fréquentation. Et donc, faute d’attractivité, l’habitant de centre-ville se retrouve à devoir utiliser son automobile pour son gigot ou sa laitue. Ces places étaient donc nécessaires à la vie du commerce en zone urbaine.

Alors quand j'entends un échevin en place depuis depuis depuis ... très longtemps nous faire la leçon sur les priorités à respecter, je rigole jaune.
Et s’il m’est aujourd’hui facile de jeter ce regard rétrospectif, il est plus périlleux — mais beaucoup plus excitant — d’envisager l’avenir en ne parlant pas de l’«automobiliste» mais bien en tenant compte des dizaines de catégories d’utilisateurs ayant des activités, des usages et des durées de stationnements diverses. 


** CETUR (Cabinet conseils et études de travaux urbains et ruraux), 1993, p.26.
*** Hormis les spéculateurs qui ont misé sur ces zones autrefois dédaignées par les urbanistes que sont les parkings. Et, puisque nous vivons dans une époque merveilleuse, la solution la plus simple pour évacuer un problème est de le privatiser.

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