jeudi 5 juillet 2012

Arlon, notre grand potager

Notre ville, nous la rêvons verte, avant tout. Avec de l'espace, de l'air pur, des coins de nature pour tous et partout. Une ville qui donne priorité à l'humain et à la convivialité plutôt qu'aux voitures. De la vie en tous lieux et des jardins dans chaque recoin...
Laissons une place à la nature et elle nous offrira toujours en retour: de l'oxygène, de la couleur, de la joie... et pourquoi pas de quoi nous nourrir sainement et à peu de frais!

Les jardins collectifs urbains sont nés à New York au début des années 70.
Liz Christy se désolait du nombre de terrains vagues dans son quartier. Avec quelques amis, elle tenta d’y remédier en lançant des « bombes de graines » par-dessus les grilles de terrains laissés à l’abandon pour les transformer en jardins. Les Green Guerillas (Guerilleros verts) étaient nés. Il existe aujourd’hui plus de 600 community gardens à New York.
Ces jardins ont germé à travers l’Europe au tournant du vingtième siècle.

A Arlon nous avons vu naitre ces derniers temps quelques jardins partagés :
Le potager collectif des Thermes est né de la volonté de quelques habitants du centre-ville d’Arlon, habitants ne possédant pas ou peu de jardin et souhaitant cultiver leurs propres légumes.
Grâce à un terrain mis à disposition par la commune, c’est maintenant une dizaine de familles qui se retrouvent pour jardiner en commun, partager leurs expériences de néo-jardiniers, des moments de convivialité et ce, dans une perspective de développement durable, les parcelles étant exclusivement cultivées en bio.
Ce projet a également pu être mené à bien grâce à un partenariat à la fois avec la locale de Nature & Progrès qui a fourni de précieux conseils lors du démarrage ainsi qu’avec l’aide de l’ASBL Le Début des Haricots qui met en réseau les jardins partagés de Wallonie et soutient ces projets. http://www.haricots.org/

Actuellement, le jardin des Thermes est complet mais il ne tient qu’à nous que ce projet fasse des petits. La commune dispose encore certainement de terrains pouvant accueillir de nouveaux jardins partagés mais elle n’est pas la seule à pouvoir fournir des terrains. Dans certains cas, ce sont des institutions religieuses ou des musées.
Des particuliers qui disposent de trop grands terrains peuvent également partager ceux-ci comme le montre cette initiative http://www.plantezcheznous.com/







Autres exemples à Arlon : Le CPAS et la Toupie se sont associés pour jardiner ensemble sur un terrain près du funérarium d’Arlon et l’Ulg a également mis des terrains à disposition pour "potager" en ville…

Pourquoi développer les surfaces cultivées en ville ?
  • Pour plus d’autonomie alimentaire.
    Cultiver ses aliments, au moins en partie, cela signifie s’autonomiser d’un système qui repose sur l’injustice et la dégradation accélérée des ressources naturelles. C’est aussi garder le contrôle sur la production et s’assurer de la qualité de ce qu’on mange, chose fort difficile de nos jours... Et puis, à condition d’y mettre un peu d’énergie (humaine !), cela peut engendrer des économies substantielles dans un budget un peu trop serré !

  • Pour créer et entretenir des liens sociaux.
    On sait que les espaces verts, en ville, sont des lieux privilégiés de socialisation. Partager un coin de terrain et le travailler à plusieurs, par exemple avec des voisins, peut aussi créer aussi une toute nouvelle dynamique dans un quartier. Et rapprocher les citadins les uns des autres...

















  • Pour améliorer notre cadre de vie : des arbres dans la rue, des fleurs aux balcons, des parcelles collectives de potager, des parcs pour tous créent déjà un sentiment de bien-être. Il ne s’agit pas que d’esthétique : la couverture végétale, en ville, améliore réellement nos conditions de vie en nous fournissant de l’ombre, de l’oxygène, en nous procurant une isolation sonore et thermique (d’où le grand intérêt des toitures vertes), ainsi qu’en absorbant les eaux, évitant ainsi des inondations provoquées par l’imperméabilisation des sols.

  • Pour développer et transmettre des savoir-faire.
    Il y a quelques dizaines d’années encore, à peu près tout le monde avait un contact avec la terre et une connaissance pratique du travail de celle-ci. Aujourd’hui, pour la majorité des gens, ce savoir est perdu. Sans supermarché, le citadin moderne n’a plus aucune idée de comment se fournir son alimentation. Même les jardiniers amateurs, souvent, ne choisissent plus pour leurs jardins et balcons que des variétés ornementales exotiques et commerciales. Est-ce une fatalité ? Non, car de plus en plus de citoyens, préoccupés par la qualité de leur alimentation et par la santé de la planète, prennent l’initiative de se former aux méthodes de l’agriculture biologique et de les transmettre à d’autres. Et pour ça, pas de meilleur enseignement que de mettre soi-même ses mains dans la terre. Un atout de taille face à un avenir écologique incertain !

Et bien sûr, pour le plaisir.
Ceux qui le pratiquent déjà savent que le jardinage est une source infinie de plaisirs. Au-delà de l’émerveillement d’observer les cycles de la nature, il y a aussi ce sentiment de paix et de bien-être suscité par le travail manuel en plein air. Sans parler de la joie et de la fièreté de manger ses propres fruits et légumes une fois arrivés à maturité...

Où cultiver en ville ?

Dans son jardin ou sa cour, sur les toits, dans les terrains vagues, dans un coin de parc, sur les balcons, terrasses et appuis de fenêtre, les accotements, et même en appartement...
Ouvrez grands les yeux et vous découvrirez toutes sortes d’espaces disponibles autour de chez vous. Pourquoi pas les occuper pacifiquement avec vos petites plantations ? Cherchez et vous trouverez... même s’il faut commencer petit. Réfléchissez aussi de façon tridimensionnelle : certains fruits et légumes peuvent être cultivés sur un axe vertical, par exemple le long d’un treillage fixé au mur, et se combiner ainsi avec d’autres s’étendant au sol. Notre devise : profiter de tout l’espace disponible.

Alors comment Arlon pourrait-elle aller plus loin et transformer les moindres recoins en espaces verts et cultivés par tous et pour tous.

-         L’exemple de Bruxelles

A Bruxelles, 350 hectares sont dédiés aux potagers collectifs ou individuels, soit 57 % de la surface agricole de la Région.
Par la naissance de leurs propres tomates, les citadins font en réalité un geste de santé publique mais aussi du bien à la planète, tout en encourageant le tissage de liens sociaux.

Qu’il soit bénéficiaire d’un jardin privé, d’une terrasse, d’une toiture plate, d’une parcelle potagère ou participant à un potager collectif, chaque Bruxellois est aujourd’hui encouragé à cette pratique naturelle. Une attention particulière est cependant portée à un public spécifique. Celui qui compose les écoles, les résidences pour personnes âgées, les prisons, etc.

Pour faire naître la vocation, 5000 kits de démarrage (composés de graines, d’un guide et d’une invitation à s’inscrire à la newsletter mensuelle) vont être distribués.

Des appels à projets, accompagnés d’aide financière, vont être lancés pour soutenir les initiatives de potagers collectifs dans les divers quartiers de la capitale. Les écoles vont, elles aussi, être amenées à créer des potagers « scolaires » afin de sensibiliser les plus petits aux mystères des graines et des plantations.


Auteurs: Sophie Depuis et Ombelyne Vanden Berghe

1 commentaire: